Toutes les actualités
Portrait
Coraline Gabard, une toquée de cuisine au Quai d'Orsay
Chef de partie, Coraline Gabard, épice de notes pisciacaises la cuisine du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères où la gastronomie française est portée en étendard.
Ce visage a sans doute un petit goût de Madeleine de Proust pour certains lecteurs. En décembre 2014, les aventures de Coraline Gabard garnissaient déjà les colonnes du journal. A l’époque, la Pisciacaise de 21 ans s’apprêtait à représenter l’Ile-de-France lors de la finale nationale des Olympiades des métiers. Tombée dans la marmite toute petite, titulaire d’un BTS option cuisine et d’une licence en restauration gastronomique, Coraline Gabard s’était alors contentée de la 13e place. Pas suffisant pour refroidir ses ardeurs. D'autant que la native de la cité saint Louis portait déjà en elle la recette du succès : une passion dévorante saupoudrée d'une abnégation épatante.
De quoi la conduire derrière les fourneaux des prestigieuses enseignes parisiennes des renommés Guy Martin puis Pierre Hermé entre 2016 et 2020. Depuis, elle joue le rôle de chef de partie sur l'une des plus belles scènes où gastronomie et savoir-vivre à la française se donnent la réplique : la cuisine du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
« J’adore les challenges et travailler au Quai d'Orsay en est un fabuleux », s'enthousiasme-t-elle. « Je suis la seule femme au sein d’une brigade expérimentée dans cette cuisine où quasiment tout est en cuivre. Surtout, on y propose de nombreuses recettes oubliées datant d’Auguste Escoffier (célèbre chef ayant créé de nombreuses recettes entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle) avec notamment des légumes tournés (sculptés au couteau). Au cours des premiers mois, je retravaillais chaque soir chez moi pour me sentir à la hauteur. »
Exaltée par les concours qui étanchent sa soif de défis, Coraline Gabard est repartie tout au long de l’année 2022 à l’assaut de la Cuillère d’or, une compétition gastronomique 100% féminine. « Ces derniers mois, j’arrivais à 4h dans la cuisine du ministère et je m’exerçais jusqu’à ma prise de poste à 7h30 », se remémore-t-elle. Malgré sa 4e place finale, Coraline se réjouit d’avoir eu une nouvelle fois l’occasion de « rencontrer d’autres cuisiniers, d’échanger sur des techniques ».
Une opportunité qui se présentera à nouveau bientôt. Le 24 janvier, elle sera jurée de la phase régionale des Olympiades des métiers rebaptisées World Skills, au lycée hôtelier de Saint-Quentin-en-Yvelines où elle a étudié.
Coraline, désormais âgée de 29 ans, prend rarement le temps de souffler. Et quand c’est le cas, la cuisine n’est jamais bien loin : « Je suis passionnée de voyages mais c’est essentiellement pour découvrir de nouvelles saveurs et d'autres façons de faire. Ce que je préfère dans mes séjours, c’est arpenter les marchés. Je rêve de me rendre au Japon où sont travaillés des produits et notamment des poissons incroyables. » Insatiable, Coraline Gabard n'a pas fi ni de faire parler d'elle.
Crédit photo : Judith Litvine / MEAE
Rémi Devilleneuve, réserviste et fou de trail
Bénévole dans la réserve communale de sécurité civile à Poissy, Rémi Devilleneuve est aussi un coureur longue distance qui vient de terminer la mythique Diagonale des Fous à La Réunion.
Samedi 22 octobre, sur les coups de 21h, Rémi Devilleneuve est devenu un fou. L’un de ces coureurs qui ont franchi la ligne d’arrivée d’une des courses les plus difficiles au monde, la Diagonale des Fous de la Réunion. Jugez plutôt : 165km de distance pour 10 000 mètres de dénivelé positif, en un peu moins de 48h (47h55’21“ pour être précis). Alors, à l’heure du bilan, deux jours après ce défi insensé, le Pisciacais balance encore entre deux sentiments : « C’était génial, l’ambiance est incroyable tout au long du parcours mais en même temps inhumain, évoque-t-il. On ne fait jamais deux pas identiques, ça fracasse le corps et l’esprit, on est poussé dans ses retranchements. » Dans les moments plus difficiles, « le mental est primordial, assure celui qui a commencé les longues distances en 2018 avec les 100km de Millau. C’est lui qui me permet d’avancer quand mon corps dit non. Je trouve le petit supplément d’énergie pour aller plus loin dans les paysages, un coup de vent qui rafraîchit, dans un encouragement, une musique… ça nourrit mon envie d’avancer. » Comme au 105e kilomètre de la Diagonale des Fous, quand le dossard 2 111 se pose une heure et songe à l’abandon. Une sieste de 10 minutes, un peu de nourriture et les messages de soutien comme ceux du groupe scout de Poissy ou de l’équipe du restaurant La Chaumière lui donne la force de repartir et de rallier l’arrivée ou l’attendent sa femme et ses trois enfants.
165km, 10 000m de dénivelé positif en près de 48 heures
Après quelques jours de vacances sur “L’île intense“, la famille va retrouver Poissy, où elle s’est installée en 2012 : « Nous sommes venus pour nous rapprocher du travail de ma femme et nous avons été séduits : on y retrouve tous les atouts d’une grande ville à taille humaine, avec la forêt à proximité, du dynamisme, des activités. Les enfants font du sport à La Saint-Louis de Poissy, de la musique au Club Péguy, sont aux scouts… », détaille celui qui s’investit en retour dans la vie de la cité. En 2019, ce patron d’une entreprise de prévention des risques fait partie, tout comme sa femme Stéphanie qui travaille à l’usine Seine aval à Achères, des premiers inscrits à la réserve communale de sécurité civile : « Il nous semblait intéressant de mettre à profit notre expérience pour la ville et ses habitants, développe celui qui a été pompier volontaire et bénévole à La Croix Rouge pendant ses études. En cas de crise, ce dispositif peut être un véritable atout notamment en permettant aux forces de sécurité et de secours, de rester dans leur cœur de métier, en s’appuyant sur les bénévoles pour des tâches annexes. Nous sommes un maillon de la chaîne, la petite fourmi qui fait que chacun se concentre sur sa mission. Si une crise urgente éclate, je lâcherai mon activité sans hésiter. »
Entre vie de famille et professionnelle, engagement associatif et sportif, Rémi l’ingénieur de formation l’avoue en souriant, « j’ai une vie millimétrée. Je planifie les scénarios, je me pose 1 000 questions. Mais ce n’est pas un problème car je fonctionne comme ça pour tout. Et au final, je profite de tous les moments à fond. »
Karine Conte, le goût des autres
Nommée première adjointe à la nouvelle maire le 11 juillet, Karine Conte peut s’appuyer sur sa grande expérience des relations humaines et sa fine connaissance de Poissy où elle vit depuis 1985.
Administré, agent, élu ou encore journaliste, quel que soit l’interlocuteur qui la sollicite pour échanger, Karine Conte répond tout sourire « avec plaisir ». La nouvelle 1ère adjointe déléguée à l’administration générale, aux finances, aux ressources humaines et au numérique, nommée lors du conseil municipal du 11 juillet, raffole des relations humaines.
Une passion née dès la fin des années 60 entre les tables des bars et restaurants tenus par ses parents à Château-Thierry (Aisne) et à Tours (Indre-et-Loire) : « Grâce à eux, j’ai toujours été au contact des gens. Toute petite, je servais les clients. C’est sans doute là que s’est tissée mon envie d’échanger, aider, organiser. D’ailleurs, de la sixième à la classe préparatoire, j’ai toujours été déléguée. »
Et sa carrière professionnelle en témoigne. Après un stage dans les rangs de PSA à Poissy, qui lui transmet « le goût de l’automobile et de l’ambiance de l’usine », Karine Conte passe en 1989 sous les couleurs de Renault qu’elle ne quittera qu’en 2022. Des Yvelines à la Seine-Maritime, en passant par la Sarthe, elle a notamment occupé les postes de chef d’atelier fabrication, responsable de l’emploi et de la formation, chargée des relations sociales, manager, DRH ou encore formatrice de formateurs.
« Écouter et se parler vrai »
33 années au cours desquelles elle a appris puis transmis aux managers de ’’la marque au losange’’ comment entretenir sérénité et efficacité au sein d’une équipe : « Plus on va voir les gens, plus ils nous donnent leur ressenti. Une relation de confiance se crée ainsi. Quand les choses restent cachées, du temps et de l’argent sont perdus. Il faut écouter et se parler vrai, sans s’attaquer pour autant. »
Durant toutes ces années, la native de Château-Thierry enchaîne les trajets entre son travail et Poissy où elle a emménagé dans la maison familiale de son compagnon rencontré à 20 ans en classe préparatoire -une demeure qu’elle est sur le point de transformer pour partie en gîte.
Pour étancher sa soif d’engagement, elle se rapproche de la mairie et Jacques Masdeu-Arus lui propose d’être sur sa liste lors de son quatrième mandat lancé en 2001, puis dans l’opposition après la victoire de Frédérick Bernard en 2008. Conseillère municipale déléguée depuis 2014 avec Karl Olive, Karine Conte est devenue première adjointe au mois de juillet, lors de la passation entre l’édile élu député et la nouvelle maire Sandrine Berno Dos Santos.
« C’est une grande fierté, confie-t-elle. Mon ambition est de servir Sandrine, l’équipe, la Ville. Je ferai tout pour. Concernant les finances, il s’agit de trouver les leviers pour réduire nos dépenses sans réduire la prestation pour les Pisciacais, ni augmenter la pression fiscale. Au niveau des ressources humaines, il faut veiller à ce que chacun soit à la bonne place et donne le meilleur de lui-même pour les Pisciacais. » Avec pour recette « de l’échange et du plaisir ».
Sandrine Berno Dos Santos : "Le mandat de maire est le plus beau à mes yeux"
Pour sa première rentrée en tant que maire de Poissy, Sandrine Berno Dos Santos revient sur son élection, partage sa vision du rôle de première magistrate et les priorités de la majorité engagée depuis 2020 dans le mandat du siècle.
Le dimanche 3 juillet 2022, le conseil municipal vous a élue maire de Poissy. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez ressenti ?
D’abord une grande fierté à titre personnel, car cette élection marque l’aboutissement d’un parcours politique. C'est aussi un grand bonheur de prendre les rênes d'une équipe tellement engagée pour notre ville de Poissy. Le fait d’être la première femme maire de cette belle cité est également un signal important, d’autant plus que le mandat de maire est le plus beau à mes yeux. Une fierté aussi vis-à-vis de ma famille qui était à mes côtés ce jour-là. Il y avait également un peu de stress : je reprends la gestion d’une ville de bientôt 40 000 habitants, à la suite de Karl Olive, une personnalité très appréciée des Pisciacais et qui a tout donné pour Poissy. Il s’agit d’un gros challenge mais cela ne me fait pas peur.
"La transition avec Karl Olive s’est faite naturellement"
Vous succédez en effet à Karl Olive dont vous étiez la première adjointe. Comment s’est organisée la transition avec l’ancien maire, désormais député de la 12e circonscription ?
Jusque-là j’étais déléguée à l’urbanisme et aux finances, deux délégations importants qui me permettaient d’avoir une vue globale de la situation et notamment des différents projets menés à Poissy. Depuis huit ans avec Karl Olive, nous travaillons ensemble, nous partageons énormément. Et depuis quelques mois nous préparions la relève au cas où. La transition s’est faite assez naturellement. Avec les équipes, j’ai été associée progressivement à toutes les prises de décisions, j’ai émis des préconisations puis pris la main sur certains dossiers, y compris ceux qui ne me concernaient pas directement.
Après son élection à la députation, Karl Olive a souhaité ne pas rester au conseil municipal : il ne voulait pas être vu comme un maire bis. Cette décision m’a permis de prendre cette fonction à bras le corps, sans être dans l’ombre d’une personnalité très appréciée des Pisciacais.
Avec votre élection, les délégations du conseil municipal ont également été légèrement modifiées. Comment s’est réorganisée la majorité ?
Légèrement, c’est le bon terme. Il n’y a pas eu de bouleversements, ni au niveau des adjoints, ni au niveau des délégués. En revanche, pour mon premier adjoint, une décision très importante puisqu’il s’agit du bras droit, de la personne qui doit vous seconder quand vous n’êtes pas là, mon choix s’est porté sur Karine Conte, quelqu’un d’une compétence et d’une bienveillance extrêmes. Elle était cadre chez Renault, aux ressources humaines, et connaît donc parfaitement le management. C’est quelqu’un de très ouvert, très appréciée de ses collègues élus et de l’ensemble des agents. Ce choix était une évidence.
En tant que nouvelle maire, quelles seront vos priorités, vos principales orientations pour les années à venir ?
Ce sont celles que nous avons présentées aux Pisciacais et pour lesquelles nous avons été élus. Ma première priorité est de mettre en œuvre l’intégralité de ce programme très dense. Mais je pense qu’il existe tout de même trois axes sur lesquels nous allons devoir travailler plus particulièrement : la petite enfance et l’éducation, l’environnement et la stabilité financière.
En ce qui concerne l’éducation, deux écoles vont sortir de terre avec l’extension du groupe scolaire Robert-Fournier et un nouveau groupe scolaire dans l’EcoQuartier Rouget-de-Lisle. Nous en avons véritablement besoin pour accueillir nos nouveaux Pisciacais. Construire des écoles, cela signifie que des familles s’installent à Poissy et qu'elles y sont heureuses. A l’horizon 2025, nous accueillerons aussi un collège, toujours dans l’EcoQuartier.
La petite enfance constitue pour moi un vrai sujet car on se rend compte qu’il existe une pénurie de places en crèche et de manière plus globale d’offre pour la garde des enfants. Si nous voulons accueillir correctement les nouveaux habitants, il faut absolument que nous puissions leur fournir toute l’aide logistique dont ils ont besoin. C’est donc une priorité d’ouvrir de nouvelles crèches, en fonction des quartiers, et d’offrir de nouveaux modes de garde. Ou, à tout le moins que nous puissions leur proposer des solutions alternatives. Je suis mère de famille, je sais à quel point les enfants, quel que soit leur âge, sont une priorité.
"Il y a trois axes sur lesquels nous devons travailler particulièrement : la petite enfance et l’éducation, l’environnement et la stabilité financière."
L’environnement constitue notre deuxième priorité. Mais pas le green washing que l’on voit souvent. Je souhaite mener des projets structurants, notamment pour réduire notre empreinte carbone, afin que Poissy soit écoresponsable dans le sens noble du terme. II s’agit d’une nécessité au vu du dérèglement climatique, comme on a pu le constater avec les fortes chaleurs cet été qui sont sans doute amenées à se répéter. Il faut impérativement réfléchir à des solutions pour ne pas se retrouver dans des situations compliquées dans les années à venir.
L’une des pistes consiste à favoriser les mobilités douces : nous aurons le tramway d’ici quelques années. Même si sa construction engendrera quelques désagréments, il s’agit d’une opportunité extraordinaire pour les Pisciacais de bénéficier de ces trois arrêts en ville.
Nous souhaitons aussi faciliter l’usage du vélo, ce qui ne signifie pas tracer une bande blanche par terre et mettre les gens en danger. Il faudra des pistes cyclables sécurisées. Une commission s’est mise en place pour réfléchir sur cette problématique. Dans quelques mois, nous serons en mesure de présenter des préconisations, tout ça avec l’aide du Codees (Conseil de développement environnemental, économique et social), qui est précurseur en la matière.
"L'objectif est de ne pas augmenter la pression fiscale"
La troisième priorité, qui n’est pas la moindre, c’est la gestion de nos finances. Le budget a été voté en avril et pourtant des dépassements apparaissent déjà : les fluides (gaz, électricité) à hauteur de 1,2 million ; l’augmentation du point d’indice 3,5%, une très belle chose pour les agents, qui représente 800 000€ de plus sur notre masse salariale ; la restauration scolaire, qui va connaître une hausse d’un million d’euros. Avec ces trois exemples, nous sommes déjà à trois millions supplémentaires par rapport au budget primitif.
L’objectif, comme nous l’avons fait depuis 2014, est de ne pas augmenter la pression fiscale sur les ménages car la situation s’avère déjà compliquée pour eux. Nous devons donc trouver d’autres solutions. Cela peut passer par de nouvelles économies même si nous avons déjà beaucoup travaillé dans ce domaine (25% de baisse de charges sur le mandat 2014-2020). Ça peut aussi être de réfléchir sur le financement de certains services qui ne sont pas essentiels. Concrètement, d’aller vers un utilisateur payeur. Quand, sur des prestations qui ne sont pas essentielles il y a des taux d’effort de 80%, c’est-à-dire, que le coût est supporté à 80% par la collectivité, il y a sans doute des choses à revoir. C’est pour cela que nous avons lancé depuis un an un grand travail de fond sur les tarifications même s’il ne s’agit encore que de pistes. Après, il n’y a pas de miracle, quand il n’y a pas d’argent qui rentre, il faut faire en sorte qu’il ne sorte pas. Je vais gérer la ville comme Karl Olive le faisait avant moi, en bonne mère de famille.
Première adjointe à l’urbanisme et aux finances pendant 8 ans, vous resterez certainement particulièrement attentive au suivi de sujets structurants : l’EcoQuartier Rouget-de-Lisle, la Pointe Robespierre, le budget…
Ce sont mes bébés, on n’abandonne pas ses bébés. Patrick Meunier me succède comme adjoint à l’urbanisme. J’ai toute confiance en lui. En tant que maire, je resterai concernée par ces sujets et par d’autres comme le nouveau conservatoire, la passerelle piétons -cyclistes vers Carrières-sous-Poissy, le Training Center du PSG ou encore l’extension de l’école Fournier.
Les notions de terrain et de proximité qui sont au cœur de l’action municipale resteront une boussole pour votre majorité ?
Bien sûr, il s’agit même une évidence. Ce qui rend le mandat de maire si intéressant, c’est que nous sommes au contact des gens. Si c’est pour rester enfermée dans mon bureau, ne rien voir, être hors sol, ça ne sert à rien. Pour savoir ce que veulent les Pisciacais, il faut être sur le terrain. Nous écoutons, nous essayons d’apporter des solutions, ce qui ne signifie pas "dire oui à tout". Mais quand on ne peut pas, on explique pourquoi.
Dans la même logique, les réunions publiques vont elles aussi continuer : il s’agit d’un moment de proximité avec les habitants qu’on ne voit pas forcément sur les marchés, qui peuvent nous faire remonter des informations et des remarques. Nous nous déplacerons dans les quartiers à intervalle régulier. Et quand nous serons interpellés sur un sujet nous tâcherons de trouver une solution immédiatement ou en alertant les services pour que ce soit réglé dans les meilleurs délais.
"Pour savoir ce que veulent les Pisciacais, il faut être sur le terrain"
Vous avez été élue Conseillère régionale en 2021 sur la liste de la présidente Valérie Pécresse. En quoi est-ce important pour le maire de Poissy de siéger dans l’instance régionale ?
C’est important car la Région comme le Département sont des partenaires pour nos projets. Ils nous apportent leur expertise mais aussi des financements. Le fait d’avoir des élus dans ces deux instances nous permet d’avoir une visibilité et un potentiel d’actions que nous n’aurions pas si nous n’y siégions pas. Sans eux, un certain nombre de projets ne pourraient pas voir le jour comme la rénovation de la cité scolaire Le Corbusier ou les infrastructures de transports.
Vous avez également été élue 2e vice-présidente de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise en juillet. Quel rôle entendez-vous jouer au sein de l’intercommunalité ?
Je suis déléguée au tourisme : je trouve qu’il s’agit d’un très beau rôle car le tourisme participe à l’attractivité, au développement, permet de générer des revenus. La communauté urbaine est elle aussi un partenaire privilégié qui nous accompagne sur de nombreux sujets et nous apporte son expertise, par exemple sur la rénovation urbaine de Beauregard.
Quand on fait le récapitulatif, vous avez sur Poissy des élus à l'Assemblée nationale, au conseil départemental, au conseil régional, à la communauté urbaine. Autant d’instances qui peuvent nous aider dans nos projets. Nous avons de la chance, très peu de villes sont aussi bien représentées à tous ces niveaux.
Prendre ces fonctions a certainement nécessité une réorganisation importante de votre emploi du temps ?
Jusqu’à présent et aujourd’hui encore, je suis cheffe d’entreprise. J’ai une société spécialisée dans la gestion du poste client. Quand j’étais première adjointe je pouvais encore me partager entre ma société et la mairie, aujourd’hui ce ne sera plus possible. Je ne le découvre pas, donc j’ai pris mes dispositions en faisant monter en compétence certains de mes collaborateurs pour qu’ils puissent travailler en autonomie. C’est un choix car on ne peut pas être cheffe d’entreprise et maire à temps plein. On peut faire mal les deux, ou bien un des deux. Moi j’ai choisi d’exercer pleinement mon mandat de maire.
"J’ai choisi d’exercer pleinement mon mandat de maire"
C’est l’heure de la reprise en ce mois de septembre 2022. Comment se présente la rentrée à Poissy ?
Heureusement nous n’attendons pas le dernier moment pour la préparer. Nous anticipons grâce au travail des services. Il y aura sans doute quelques surprises de dernière minute comme d’habitude mais cela se présente bien. Avec mes collègues élus nous serons présents le jour J sur place, pour nous assurer que tout se passe bien dans les écoles. Nous serons aussi attentifs à la distribution des pochettes scolaires, une des spécificités de notre ville, qui mettent les enfants sur un même pied d’égalité.
Dans les mois qui viennent, certains projets vont entrer dans le vif du sujet. Je pense notamment au nouveau conservatoire dont le projet et l’architecte ont été choisis au printemps dernier, au Training Center du PSG qui avance très vite, au tramway dont les travaux vont bientôt démarrer.
Des événements se succèderont tout au long du mois de septembre, à commencer par le forum des associations le 4 septembre, témoin de la très riche vie associative pisciacaise. Je tiens d’ailleurs à remercier tous les bénévoles qui font eux aussi vivre Poissy.
Le week-end suivant, nous aurons la grande joie de recevoir une trentaine d’élus de notre ville jumelée de Pirmasens qui nous ont tant manqués. Nous allons réfléchir à ce que ce jumelage puisse concerner le maximum de Pisciacais, même si cela existe déjà entre établissements scolaires et associations.
Cette rentrée sera aussi marquée par de nombreux rendez-vous culturels avec le lancement de la saison du théâtre qui affiche déjà un taux de remplissage important. Pour la deuxième année, nous aurons le plaisir d’accueillir L’Estival, un magnifique événement avec des artistes de haute volée.
Madame le maire, les Pisciacais ne vous connaissent pas encore forcément tous très bien. Que pouvez-vous nous dire de vous, de votre parcours ?
C’est vrai que je suis assez discrète, je ne suis pas une grande communicante, au grand dam de mes collaborateurs. Je suis née à Rueil et je suis arrivée sur Poissy en 1999, le jour de la grande tempête ! Les premiers temps ont été plutôt compliqués, notamment au niveau des transports, car je venais d’une ville de la petite couronne. Puis très vite je me suis rendu compte de tout ce qu’offrait la ville comme possibilités. Des gens agréables à vivre, énormément de choses à faire. Aujourd’hui je ne quitterais Poissy pour rien au monde. Je suis maman d’une jeune fille de 15 ans qui rentre au lycée cette année. Sur le plan professionnel, après des études de droit, j’ai créé ma société il y a 20 ans.
Je suis arrivée en politique via le sujet de l’école Vanpoulle : je n’étais pas opposée à une école, la preuve nous sommes en train d’en construire deux. Mais avec certaines personnes du quartier, nous estimions que les choses n’étaient pas faites de manière intelligente. C’est comme ça que nous avons rencontré Karl Olive qui n’était pas encore maire, puis que j’ai rejoint sa liste pour les élections municipales de 2014.
Jusque-là, je n’étais pas vraiment intéressée par la politique car ma société me prenait beaucoup de temps. J’essayais de vivre au mieux ma ville en étant inscrite dans des associations, en pratiquant du sport, en allant au théâtre, au cinéma, en consommant local, car c’est important pour moi, surtout que nous avons la chance d’avoir sur Poissy un panel de commerçants de qualité extrêmement varié. Quand Karl Olive m’a proposée de le rejoindre, je me suis dit « pourquoi pas » : Poissy m’a accueillie, je suis très bien dans cette ville. J’ai trouvé normal de rendre la pareille et de m’investir dans cette cité, de plus en plus au fil des années car c’est quelque chose que j’ai adoré. Jusqu’à aujourd’hui où je prends la tête de la ville. Mais cela ne signifie pas travailler seule : il y a une équipe autour de moi, avec des gens extrêmement compétents. C’est en équipe que nous prenons les décisions, en restant toujours à l’écoute des Pisciacais.
Sira Kanté, princesse des jardins
Habitante de La Coudraie, Sira Kanté préside depuis mai 2021 “Jardin partagé familial“, une association à son image : généreuse, solidaire et ouverte aux autres.
Dans les jardins partagés de La Coudraie, Sira Kanté se sent comme chez elle. Quand elle vous fait la visite du site, celle que tout le monde dans le quartier connaît sous le surnom de Princesse, vestige d’un rêve d’enfance transposé à l’âge adulte, s’extasie devant le jardin de l’amoureux, celui de Blanche-Neige ou de la Paix, celui, impeccablement tenu de monsieur Da Silva… « Chaque jardinier y met de sa personne, de sa culture. On voyage sans bouger, sourit-elle en s’avançant vers sa parcelle pour présenter son jardin. Le mien me ressemble : c’est un fouillis organisé multicolore ! » Ces quelques 15m2 situés en bordure du quartier constituent sa fierté : « Quand j’ai obtenu le terrain en 2017, je ne connaissais rien au jardinage, avoue-t-elle. La première année, j’ai tout semé à la volée, ma voisine se moquait de moi. » Aujourd’hui, la maman de cinq enfants parvient à y faire pousser, à côté des iris, tournesols et autres impatiences, haricots verts, fraises, concombres, courgettes, aubergines, myrtilles, menthe, poivrons et même vignes, s’enorgueillit celle qui a grandi en Champagne après être arrivée du Sénégal à 5 ans.
"Le jardin m'a permis de m'évader"
Ce petit coin de verdure où elle aime venir travailler la terre mais aussi simplement se reposer, elle a très vite décidé de l’ouvrir aux autres : « Les gens peuvent venir quand je suis là : ils me donnent un coup de main, on discute, on s’écoute. J’ai même réservé un petit espace où les enfants viennent jardiner », explique-t-elle en montrant les épinards, piments et tomates que ces jeunes à la main verte ont réussi à faire sortir de terre. Ce partage avec les autres, Sira Kanté en a un besoin viscéral, plus encore depuis qu’elle a vécu une période compliquée entre difficultés professionnelles et familiales : « Le jardin m’a permis de m’évader, d’aider les autres autrement que dans mon métier. Toutes les thérapies du monde ne nous apportent pas ça, pense l’aide-soignante de formation qui a été reclassée à l’encaissement de l’hôpital pour raisons de santé. Je donne beaucoup car j’aime rendre les gens heureux. En retour, cela m’apporte énormément aussi. »
"Nous œuvrons aussi pour améliorer notre cadre de vie dans le quartier"
Quand survient le Covid, ces moments partagés s’arrêtent brutalement. Mais dans le quartier, une solidarité se met rapidement en place, à l’initiative notamment de Sira Kanté, arrivée à La Coudraie en 2014 : « Nous avons créé un groupe whatsapp pour échanger les choses dont chacun avait besoin. Il y avait aussi des vidéos de recettes des spécialités de chacun. » La période accentue aussi le rapprochement avec les autres jardiniers : « J’ai demandé si on pouvait quand même se rendre dans nos jardins. Heureusement, la Ville nous a dit oui, sinon je serai devenue folle, rigole-t-elle. Nous restions à distance mais nous nous parlions, ça nous a beaucoup aidé. Cette résilience a perduré après le Covid. » Elle se traduit par la création de l’association “Jardin partagé familial“ le 7 mai 2021 dont l’objectif est l’entraide entre jardiniers et la mise en place d’activités pour les enfants, les samedis de 16h30 à 18h30. « Mais il s’agit de bien plus que cela, s’enthousiasme Sira Kanté, élue présidente de l’association. Des liens se créent entre les gens, entre générations, entre cultures et même entre quartiers puisque des jardiniers du centre-ville nous ont rejoints. Nous distribuons ce que chacun produit en trop, nous organisons des grands pique-nique, nous avons créé une parcelle pédagogique, nous souhaitons travailler avec des personnes handicapées… Nous œuvrons aussi pour améliorer notre cadre de vie dans le quartier. L’idée est de rendre les gens responsables et acteurs de ce lieu. » Une vraie parole de princesse.
Denise Gaby, en vers et contre tous
Résidente de la RPA (résidence autonomie) Les Ursulines, Denise Gaby vit des semaines trépidantes. Après avoir soufflé ses 100 bougies, l’ancienne blanchisseuse des Mureaux s’est illustrée lors d’un concours de poésie.
Un repas en son honneur pour ses 100 ans, une ovation et et des larmes déclenchées par ses dernières créations, un discours du maire Karl Olive, des photos d’elle accrochées au mur, … Denise Gaby est une vraie star à la RPA (résidence autonomie) Les Ursulines où elle habite depuis 2019.
Mais pour le personnel et les résidents, « Madame Gaby » rime simplement avec poésie et sympathie. La doyenne des Ursulines consacre ainsi une grande partie de son temps à ébaucher des alexandrins. « Un jour une de mes arrière petites-filles, Alice, m’a écrit avec un poème. J’ai trouvé ça très intéressant et je lui ai répondu de la même manière, confie-t-elle. J’ai toujours aimé la poésie, notamment Paul Éluard, mais je n’avais jamais pensé à écrire. Ça me détend et ça m’oblige à me rappeler de ce que j’ai vu dans ma vie. Je me prends vraiment au jeu. »
Au point de s’emparer le 19 mars dernier de la deuxième place du concours organisé par la Caecilia (Les Amis du Conservatoire de Poissy) dans le cadre du Printemps des poètes. « Je voulais voir si ce que j’écrivais était valable. Je pense que je vais en écrire une dizaine et demander à mes enfants de me faire un livre. Je vais finir par gagner ma vie comme poétesse », s’amuse-t-elle.
Une correspondance poétique
Avant d’ambitionner une reconversion en tant que poétesse, la Parisienne de naissance a travaillé comme blanchisseuse, métier qu’elle a appris dans la boutique de sa mère dans le 13e arrondissement avant d’ouvrir son enseigne aux Mureaux en 1953. L’occasion pour elle de développer son autre passion, les autres. « Être seule, ce n’est pas mon truc. Là, je voyais du monde tous les jours. Je repassais du matin au soir et les gens me racontaient leur vie. Une petite grand-mère, qui n’avait pas chaud chez elle, venait souvent. Je lui donnais une chaise et elle me parlait », se souvient-elle.
C’est en 2003 que Denise Gaby, dont le mari Maurice s’est éteint en 1966, vient s’installer à Poissy : « J’adore m’y promener en centre-ville. Je suis Parisienne, j’aime les gens, j’aime ce tourbillon. »
Celle qui est à la tête d’une famille de deux enfants, quatre petits-enfants et dix arrière-petits-enfants âgés de 4 à 24 ans, y découvre la RPA qu’elle fréquente quasi quotidiennement. Elle vient y disputer des parties de belotte avec les résidents et se prend de passion pour le tarot dont elle apprend les règles à 92 ans. Six ans plus tard, elle décide de s’installer aux Ursulines, juste au-dessus de sa salle de jeux favorite.
« Un lieu de partage » dans lequel elle a eu « la joie de souffler ses 100 bougies » en compagnie de ses proches, des résidents et de Karl Olive qui en a profité pour lui remettre la médaille d’honneur de la Ville et lui témoigner son affection : « Tous les enfants de Poissy aimeraient avoir une maman comme Denise. Vous incarnez la gentillesse, la fidélité, la bienveillance. Et plus elle traverse l’histoire, plus elle est jeune dans sa tête.» La rime, le meilleur anti-rides.