Saxophoniste brillant au parcours académique impeccable et aux inspirations multiples, le Pisciacais Eudes Bernstein a sorti son album “Spirales“ en novembre 2021.

Avec la réalisation de son album, Spirales, au sortir du conservatoire de Paris, le saxophoniste pisciacais Eudes Bernstein a tourné une page de sa (jeune) vie. Celle d’un étudiant au parcours brillant débuté au conservatoire de Poissy : « Je suis d’une nature casanière, alors je ne suis pas allé très loin », sourit celui qui a grandi dans l’île de Migneaux, avec des parents musiciens amateurs (violoncelle pour le père, hautbois pour la mère) qui lui ont transmis leur passion et le goût du partage.

En suivant l’atelier découverte au conservatoire de Poissy, Eudes Bernstein opte pour le saxophone plutôt que pour le violon ou le violoncelle. Doué, il poursuit sa formation dans une classe à horaire aménagée à Saint-Germain-en-Laye, intègre le conservatoire régional de Paris puis de Versailles afin de préparer son entrée au conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. « Plus je travaillais, plus je progressais et plus je faisais des choses stimulantes artistiquement, résume Eudes. Je me suis dit que je pouvais essayer de devenir musicien professionnel. »

Le concours réussi, le Pisciacais découvre « un lieu foisonnant de talents, d’activités. Je suis sorti avec un master de saxophone, en soi le diplôme le plus inutile du monde, sourit-il. On progresse, on obtient des résultats mais a posteriori ce n’est pas forcément le plus important. Si tu t’ouvres, si tu vas vers les autres, tu en sors plus riche. On devient un artiste. »


Cette soif de découverte et d’échange, le lauréat des concours d’Osaka et de la Fnapec l’a mise en pratique en multipliant les projets et collaborations : création du quatuor de saxophone Niobé et du trio Dämmerung (sax, violon, piano), concerts avec les orchestres Colonne, Pasdeloup ou encore Prométhée… « Je déteste jouer seul même si je l’ai déjà fait en concert, glisse-t-il. Ce que je préfère c’est jouer avec les autres, partager. » Celui qui écoute plus Kendrick Lamar et Billie Eilish que du classique, s’est aussi essayé à la création vidéo, aux comédies musicales, à la fanfare de rue et est devenu professeur au conservatoire d’Aulnay.

Alors quand en juin 2019, il obtient une bourse de la Fondation Banque Populaire, il se lance dans un nouveau défi : sortir un disque : « Je n’y avais jamais pensé avant. Je l’ai envisagé comme un disque de fin d’étude mais aussi un miroir : il reflète ma façon de jouer, de penser la musique. » Sur le thème du temps, Eudes Bernstein, qui a convié cinq de ses amis, mélange les cultures musicales avec une tonalité « un peu féérique, hors du monde. » Voulant réaliser « un bel objet d’art » il soigne la sortie de l’opus avec un concert à la Scala de Paris le 8 octobre et un clip pour lequel il est revenu sur les traces de son enfance, du manège de la place de la République au studio de danse de Jean Guizerix, son voisin, sur l’île de Migneaux.

Depuis, les projets se sont multipliés, aussi divers que variés : programme de concert sur des compositeurs viennois du XXe siècle, spectacle créé avec Matteo Francheschini en octobre 2021, préparation d’une pièce rock avec Jonathan Pontier qui sera joué en juin à La Scala de Paris… Eudes Bernstein est loin d’avoir fini d’explorer les univers musicaux qui s’ouvrent à lui.

Crédit photo : Jean-Baptiste Millot

Restez connecté