Lors du conseil municipal du 15 novembre, la ville de Poissy signera une charte contre le gaspillage alimentaire.

Déjà impliquée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire à travers des actions dans les cantines scolaires, Poissy veut aller encore plus loin.

Lors d’une réunion publique au théâtre Blanche-de-Castille lundi 18 octobre, la Ville avait convié les acteurs concernés par ce sujet : des commerçants, des associations caritatives, le fondateur de l’application Phenix, Jean Moreau, qui met en liaison supermarchés et associations pour les invendus, Joan Coredo, auteur du livre “Ma cuisine zéro gaspi“ mais aussi Arash Derambarsh, adjoint à la Ville de Courbevoie et à l’origine de la loi contre le gaspillage alimentaire.

« Le scandale de la nourriture jetée dans les poubelles par les supermarchés a été résolu par le politique, a rappelé l’élu. Mais aujourd’hui, il faut aller encore plus loin et cela passe par le niveau local, par les entrepreneurs et les Villes. » Il a alors évoqué la charte contre le gaspillage alimentaire mise en place à Courbevoie où la quasi-totalité des supermarchés se sont engagés à établir des partenariats de dons alimentaires en faveur des associations « sans que cela coûte un euro au contribuable ».

  

« Nous souhaitons nous inscrire dans ce mouvement, a indiqué Lydie Grimaud, adjointe à l’environnement, au développement durable et à la transition écologique à Poissy. C’est pourquoi nous signerons lors du prochain conseil municipal, le 15 novembre, une charte similaire, adaptée à Poissy. » « C’est en se nourrissant des différentes expériences, en partageant, que nous pouvons poursuivre sur la voie de l’écoresponsabilité, a confirmé le maire Karl Olive. Poissy le mérite, nos enfants le mérite. »

Les huit points de la charte pisciacaise

Une loi contre le gaspillage alimentaire

En 2016 puis en 2018, une loi relative au gaspillage alimentaire a été votée en France : elle oblige les supermarchés de plus de 400m2, les entreprises de restauration collective et l’industrie agroalimentaire à créer un partenariat avec une association d’aide alimentaire pour faire don des invendus consommable et leur interdit de rendre impropre à la consommation des invendus encore consommables. Depuis le vote de la loi, 10 millions de repas ont été distribués chaque année. 

Les actions déjà lancées par la Ville

Des ateliers anti-gaspi à la Maison de l’Enfance

Elior, le prestataire pour les cantines, organise des ateliers anti-gaspi à la Maison de l’enfance à l’instar de la fabrication de cookies avec du pain rassis ou de l’animation smoothies avec les fruits non mangés.

L’initiative solidaire de Milo

Depuis la rentrée 2019, Elior donne au Secours Populaire des produits non consommés (produits secs, fruits, laitages, fromage…) dans les cantines pisciacaises du groupe scolaire Les Sablons et de l’école La Bruyère qui sont ensuite proposés lors des distributions solidaires du mercredi. Cette action a été mise en place à l’initiative de Milo, alors élève de CM2 aux Sablons qui a écrit au maire pour lui demander de faire quelque chose contre le gaspillage alimentaire.

Collecte de pain dans les écoles

Depuis le mois de juin 2021, une collecte du pain non consommé est effectuée dans les cantines scolaires des écoles Fournier et Montaigne. Il est ensuite distribué dans les fermes alentours, notamment à la ferme pédagogique du château de Villiers.

Collecte pour les étudiants de la résidence Geneviève Brousset

Depuis février 2021, La Ville de Poissy a mis sur pied, avec le prestataire des cantines Elior, un dispositif pour distribuer, une fois par mois, des denrées alimentaires non consommées (fruits, laitages, produits secs…) aux 147 locataires de la Résidence étudiante Geneviève Brousset. A partir de janvier 2022, les distributions, assurées par des jeunes bénéficiant du Contrat d’Autonomie aux Pisciacais Étudiants (Cape), seront organisées toutes les semaines.

Phénix, l’appli positive et solidaire

Née il y a sept ans, l’application Phénix a pour objectif de « connecter ceux qui ont trop à ceux qui n’ont pas assez », décrit son fondateur, Jean Moreau.

Concrètement, Phenix fait le lien entre les supermarchés qui ont des invendus et plusieurs types de public : les particuliers, qui peuvent réserver des paniers anti-gaspi à prix cassés, et des associations, qui peuvent récupérer, gratuitement, de gros volumes de produits encore consommables, Phenix assurant la logistique de transport. L’application récupère même des produits trop abîmés qui sont proposés à des animaux.

« Dans notre esprit, le déchet est une ressource, pas une contrainte », estime l’ancien banquier d’affaire qui a connu une crise de sens à la naissance de ses enfants : « Il s’agit de contribuer à faire émerger une cause qui dépasse le mercantilisme. Nous assumons notre réussite financière mais nous avons en même temps ce petit supplément d’âme qui consiste à sauver des repas et à les redistribuer. »

A Super U, « lutter contre le gaspillage est un combat quotidien »

Alors que l’enseigne doit ouvrir en début d’année prochaine, la lutte contre le gaspillage alimentaire est déjà une préoccupation pour Nicolas Giner, le directeur du Super U qui s’occupait auparavant d’un magasin à Vaucresson : « C’est un combat quotidien, avance-t-il. Je connais Phenix et nous nous inscrirons dans cette démarche car nous avons besoin de facilitateurs pour remettre nos invendus aux associations. De notre côté, nous mettons en place des mesures pour lutter contre le gaspillage : rayons vrac, bac anti-gaspi, revalorisation des cartons… Car le gaspillage n’est bon ni pour la planète, ni pour le citoyen, ni pour l’entreprise. »

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