A l’occasion du mois de la Francophonie, la ville de Poissy s’associe à la librairie du Pincerais et à l’Association Rita Kassabian pour mettre en valeur des auteurs francophones à absolument découvrir.

Les Pisciacais pourront participer à un tirage au sort pour remporter une œuvre littéraire francophone d’un des auteurs sélectionnés en déposant un bulletin dans l’urne à la librairie.

Comme lors de l’édition précédente, un tirage au sort sera effectué à l’occasion du concert de piano de l’Association Rita Kassabian le samedi 13 avril 2024 dans le magnifique cadre du Pincerais.

MARYSE CONDÉ

Maryse Condé est née 1934 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, dans une famille qui l'a toujours poussée à lire et à étudier. A 19 ans, elle rejoint l’hexagone pour réaliser ses études d’hypokhâgne puis d’anglais à la Sorbonne, comme Paulette Nardal trente ans avant elle.

Elle découvre le Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire, et qu'elle prend conscience de sa condition de "colonisée". Cette conscience ne l'a jamais quittée. A Paris, elle rencontre aussi le comédien guinéen Mamadou Condé qu'elle épouse. Avec lui, elle part s’installer en Guinée en 1961, puis au Sénégal et au Ghana avec ses quatre enfants à la suite de son divorce.

De retour dans l’hexagone, elle rejoint la rédaction de la revue Présence Africaine et publie son premier roman Hérémakhonon, dans lequel elle revient sur ses désillusions dans la Guinée de Sékou Touré. Elle poursuit ensuite une oeuvre ample pénétrée par l'empreinte du passé, autour de cet "Atlantique noir" qui relie l'Europe, l'Afrique et l'Amérique.

Après être retournée un temps sur son île natale en Guadeloupe, elle s'installe aux États-Unis où elle enseigne la littérature à l’université de Columbia.

Au cours d'une carrière de près d'un demi-siècle en tant qu’écrivaine, elle a publié une trentaine de romans couronnés par de nombreuses récompenses telles que le grand prix littéraire de la Femme en 1986, celui de l’Académie française en 1988 pour son livre La Vie scélérate, récit autobiographique de son enfance, ou encore le prix Marguerite-Yournecar en 1999. Elle nous a quitté en 2024.

Moi, Tituba sorcière...

Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison …

SALMA KOJOK

Salma Kojok est née en Côte d’Ivoire en 1971 dans une famille libanaise. Son roman « Noir Liban » raconte la vie d’une enfance métisse entre la Côte d’Ivoire et le Liban. A travers le regard et le vécu de Maïmouna, le récit explore la question de l’exil et celle des crises que traverse notre monde.

Salma Kojok a publié trois romans. « La maison d’Afrique » en 2015 a reçu la mention spéciale du prix France-Liban décerné par l’ADELF. « Le dérisoire tremblement des femmes » a reçu la mention spéciale du prix littéraire Phénix 2019. « Noir Liban » est lauréat du Prix littéraire Ethiophile 2023.

Aujourd’hui, Salma Kojok vit entre Beyrouth et la Bourgogne.

Son écriture, comme son parcours, est marqué par les langues qui la traversent depuis sa naissance. Il y a d’abord les français : le français de la mère, le français de l’école et puis, le français ivoirien, une langue qui n’existe pas officiellement mais qui vibre en elle, langue faite de mots français mêlés aux comptines baoulé ou dioula et aux expressions nouchi du marché de Treichville. Il y a aussi les arabes, l’arabe rural du père venu du Liban s’installer en Côte d’Ivoire encore colonie française et l’arabe citadin, celui de Beyrouth où elle s’installe, faisant le chemin à l’envers, de l’Afrique vers le Levant.

Noir Liban

C’est l’histoire de Maïmouna, de ses cheveux crépus, de son accent cassé, du pétillement ravagé dans sa voix, de ses mains qui tremblent. C’est l’histoire de la falaise que toute femme porte en elle ; tant qu’elle la tient éloignée, sa vie reste assez tranquille, elle se lève chaque matin, parle la langue apprise, vaque à ses activités, fait ce qu’on attend d’elle, elle bouge, elle fonctionne.

C’est la traversée d’une vie, celle de Maïmouna, née en Afrique et fille du Liban, écartelée de cimetière en récits décousus, à la recherche d’une famille introuvable. C’est l’histoire de la ligne de démarcation de Beyrouth, du cimetière marin de Grand-Bassam, de la rue Makhoul, des escaliers de la maison de Treichville, de la Corniche de la Mer, de Zrariyé, de la Méditerranée et de l’Atlantique, de la lagune Ebrié et du fleuve Litani. C’est l’histoire de lieux emmêlés dans des exils.

ERIC CHACOUR

Né en  1984 à Montréal de parents égyptiens, Éric Chacour a partagé sa vie entre la France et le Québec. Diplômé en économie appliquée et en relations internationales, il travaille aujourd’hui dans le secteur financier. Il est lauréat du prix des cinq continents de la Francophonie 2024. ‘Un écrivain imprévisible, qui polit chaque phrase pour qu’elle sache dire ce qu’il observe jusque dans le plus infime des gestes, des regards, des déplacements qui portent les choix de vie. Un classicisme qui raconte la finesse des sentiments et le temps présent avec délicatesse. Une histoire d'amour, de mémoire et de dévastation », a considéré le jury.

Ce que je sais de toi

Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une sœur confidente et la domestique, gardienne des secrets...

 

RAPHAELLE RED 

Raphaëlle Red est née en 1997, à Paris et vit aujourd’hui à Berlin. Elle a étudié les sciences sociales avant de préférer la littérature. Pour l’écriture d’Adikou, elle a notamment été en résidence à la Maison des Artistes de Lomé. Ses textes ont été publiés en français (Jef Klak, L‘Humanité), anglais (gal-dem, The Funambulist) et allemand (Bella Triste, anthologies Resonanzen et Glückwunsch).

Adikou

Elle sait à peine prononcer son nom, Adikou, que la narratrice décrit tour à tour comme un lézard et comme un vautour, un double et une étrangère. Sa lignée est floue, son histoire familiale trouble. Pourtant le monde entier voudrait qu'elle donne son origine, coche noire, ou blanche, ou bien fifty-fifty. Qu'elle accepte de se ranger. Alors, un lourd jour d'été, Adikou n'y tient plus. Elle s'échappe, prend la route du Togo, pays du père dont elle sait si peu de choses, et la narratrice n'a d'autre choix que de la suivre. C'est un départ qui fait écho à d'autres : une dégringolade du Nord vers le Sud des Etats-Unis lors d'un séjour d'étude, une tentative de retour à la source avec une ONG humanitaire. Mais cette fois-ci, elle est décidée à y séjourner aussi longtemps qu'il faudra pour trouver quelque chose d'elle-même. Un nom, une famille, une trace, une présence. Ou peut-être simplement un air plus respirable.

Dans ce road trip initiatique, l'identité est une affaire d'interstices, de miroirs brisés et de parentés inventées - et la littérature son territoire d'affirmation.

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